Tout s'annonçait pourtant si bien...
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Mercredi dernier fut une journée particulière, laissez-moi vous expliquer.
Mercredi 3 Mai, 9h30
Soleil radieux, j'ouvre les yeux, rien à signaler, tout est calme, encore une journée toute à moi qui se profile, aaaaah que c'est bon d'avoir du temps libre !
Mercredi 3 Mai, 12h15
Après toute une matinée à trainasser, et globalement, à perdre du temps ou plutot à le dépenser à ne rien faire, je décide qu'il est temps de manger quelque chose. Je regarde par la fenêtre et sourit, rien de tel qu'une belle journée ensoleillée pour vous remettre le moral d'aplomb.
Mercredi 3 Mai, 14h30
'No a besoin d'aide, il a pas le temps de s'occuper de la bouffe ce soir, départ pour les courses dans 3, 2, 1, c'est partiiiiii... Temps toujours radieux, tiens, si je finis assez tôt mes achats je pourrais passer par la route du lac pour aller à Lausanne, faire un tour tranquille au soleil, rien de tel! (Je fais parti de ces gens qui aiment les voitures et la conduite en général, prendre la voiture m'est donc très agréable).
Mercredi 3 Mai, 16h15
Je dois passer prendre 'No à l'UNI sur le chemin, zut va encore falloir prendre cette autoroute chiante et pleine d'accidents... pffffff
Mercredi 3 Mai, 16h55
Hmmm, 'No m'a dit de l'attendre vers le nouveau batiment qui s'est construit, j'ai du temps, faisons un peu de repérage.
Etrange, vraiment étrange! Plus je m'approche et plus je remarque qu'ici les gens ne sont pas stressés, on dirais même que certains sont carrément détendus! Bah, nan c'est pas possible, mes sens me trompent, je suis quand même dans un des pôles de développement de la matière grise Lausannoise! Ils se donnent sûrement cet air satisfait et reposé pour tromper l'ennemi EPFLien.
Effectivement le batiment est neuf et tout de verre vêtu, je vois quelques rares personnes déambuler dans les couloirs, je monte quelques escaliers et croise de charmantes demoiselles.
Y'a pas à dire, c'est beau l'été.
Je reprend mes esprits et là mon regard se fige de stupéfaction.
Non!?! C'est pas POSSIBLE !?! Ils on pas fait ça !!!!
Les yeux exorbités je me tiens là sur une charmante terrasse ensoleillée, des tables disposées par ci par là, des étudiants insouciants se prélassent sans pudeur sur de nombreuses chaises qui ont été gracieusement mises à disposition par l'université, d'autres sirotent leur boisson les lunettes de soleil bien câlées sur le nez... Pas une personne ne fait mine de travailler pour se donner bonne conscience, ici la détente à outrance règne, de quoi vous dégoûter d'envie!
Je m'éloigne de ce lieu de perdition et me trouve un coin sympa pour surveiller les allers et venues à ma guise, un petit SMS pour dire à 'No que je suis là, à l'ombre des arbres, une légère brise me fait sourire, je rajoute au message qu'il peut prendre son temps. Encore un peu, j'ai juste envie de rester là encore un petit moment.
'No arrive, tout sourire, "Mais on se croirait au CLUB-MED chez vous!!!!" que je lui dis, "Eeeeeh ouais, c'est clair!" qu'il me répond à peu de choses près, sans anesthésie.
Départ pour l'appart', un arrière goût d'envie me colle, moi aussi j'aurais bien aimé un cadre sympa comme ça pour étudier!!! En bref, j'étais vènère (comme on dit chez nous, les jeunes).
Mercredi 3 Mai, 17h30
On arrive à l'appart', rien à signaler, cruising sympa tout le long, tout laisse présager une bonne soirée. C'était avant le drame, évidemment.
Mercredi 3 Mai, 20h et des poussières
Tout le monde est là, on va enfin commencer la partie de Vermine que l'on attendait tant, on est tous chauds, dés en mains, les yeux fous fixant tantôt la feuille de perso, tantôt le MJ, l'air de dire "Vas y! Je lance quoi? Tu veux un test!? Je te le fais ton test, je te le fais même 3 fois parceque je suis une brute! Un roulé-boulé? Met moi des escaliers et je te le fait!".
Mais tout ça c'était avant le drame, évidemment.
À mesure que la partie avance on a commencé à réaliser toute l'horreur de notre situation.
Le monde tel que nous le connaissons n'est plus... Les routes bien entretenues et les plaines châtoyantes Suisses laissent place à de sombres marécages puants et grouillants, les épidémies font légion et les villes ne sont plus que vestiges. Dans cet univers de désolation, seul quelques bourgades humaines ont survécu à de terribles cataclysmes terrestres, les animaux et les insectes ont muté en d'atroces créatures que l'on appelle désormais Vermine, la Vermine est partout, elle ne dort pas, elle ne pardonne pas, et elle n'a que faire de vos considérations car elle a faim, toujours faim...
Dans cet univers horrible, une communeauté d'irréductibles IKÉistes résiste, communauté qui a élu domicile dans le célèbre batiment IKEA d'Aubonne, miraculeusement sauvegardé des aggressions répétées de Mère Nature. Les IKÉistes c'était nous, enfin, avant le drame, évidemment...
Lors de cette partie on a vécu trahisons, morts, déceptions, mais aussi esprit d'équipe, vie en communauté, et joies. Au final le drame: notre communauté se fait décimer à cause d'un traître qui introduit la Vermine dans le bâtiment, dans l'histoire tout le monde meurt ou presque...
Oui c'est un peu compliqué à comprendre quand on y était pas, mais je peux vous dire que c'était une aventure éprouvante! Nous avons réussi à éviter une mort atroce en fuyant dans des costumes d'apiculteurs, bonjour l'héroïsme vous me direz, et vous aurez raison.
Jeudi 4 Mai, 1h30 fin du carnage
Méfiez-vous les amis, une belle journée d'été ne finit pas toujours comme vous l'auriez imaginé.
Si vous ne faites pas attention, vous pourriez vous aussi plonger dans...